Patrimoine suisse veut renforcer les critères de protection du bâti
La protection de la population et des eaux peut provoquer des conflits patrimoniaux dans le cadre d’une inscription à l’Inventaire des sites construits d’importance nationale (ISOS), estime l’association faîtière. Il faut simplifier les procédures d’application des normes, pour mieux les faire valoir.

Crédit image: Studio Gataric, Patrimoine Suisse
Le site médiéval de Neunkirch (SH) est d’un seul tenant architectural, ce qui peut alourdir les procédures de sa sauvegarde.
Les défenseurs du patrimoine bâti se rapprochent des milieux de la construction pour mieux faire valoir leurs droits et leurs arguments. Mais, selon Patrimoine Suisse, tout n’est pas encore parfait. L’association plaide ainsi pour un recentrage sur la protection des sites construits d’importance nationale – inscrits à l’ISOS. Une table ronde a permis à plusieurs experts de préciser comment les normes régissant cet inventaire doivent être appliquées dans le cadre de chantiers de protection.
Une vigilance
constante
Patrimoine suisse fait en effet preuve d’’une vigilance de tous les instants lorsque
la protection de l’espace bâti est en jeu. L’association souligne que des
impératifs de protection des eaux ou de l’environnement peuvent rendre l’application
des normes ISOS particulièrement complexe et difficile. Voire provoquer des oppositions,
si le bâti n’est pas préservé comme il le faudrait.
Un instrument
unique en son genre
La table ronde n’a pas opposé protection des bâtiments et monde de la
construction. Les experts présents soulignent dans un communiqué que l’ISOS est
un instrument unique en son genre. Justement parce qu’il permet prendre assez
tôt en complète la sauvegarde de la valeur culturelle pou patrimoniale d’un bâtiment
dans un projet de construction. Cependant, l’instrument ISOS est sous pression,
indique Patrimoine suisse. La protection de la population ou des eaux paraît en
effet prioritaire à la préservation de la culture du bâti.
Une nouvelle
révision
L’ISOS est soumis à révision, dans le cadre de son ordonnance d’application
ratifiée par la majorité des cantons. Patrimoine suisse plaide donc pour une
approche de protection des sites construits, avec tous les acteurs d’une
reconstruction ou d’une transformation.