L’Aire revitalisée en butte à l’expansion urbaine genevoise
Il n’est pas nécessaire de légiférer immédiatement pour mieux protéger ce cours d’eau, selon le gouvernement. Pourtant réussie, la récente renaturation se heurte au développement immobilier du canton et des milliers de logements prévus à terme le long de son parcours.

Crédit image: Etat de Genève
La renaturation du cours d’eau a adopté des aménagements dits en plaques de chocolat pour favoriser la biodiversité.
La construction du quartier des Cherpines, entre Plan-les-Ouates et Confignon (GE) semble actée même si ses opposants de longue date n’ont pas encore rendu les armes. Mais les députés genevois s’inquiètent dans ce cadre de la préservation de la rivière Aire, qui traverse la zone. Ils demandent de légiférer dans ce domaine, mais le gouvernement genevois veut encore attendre.
Quatre
cours d’eau déjà protégés
Le canton de Genève a mis un point d’honneur à protéger quatre de ses cours d’eau.
A savoir le Léman, le Rhône, l’Arve et la Versoix. La Drize est partiellement remise
à ciel ouvert dans le cadre du développement de la zone Praille-Acacias-Vernets.
L’Aire a aussi été au centre d’une renaturation réussie depuis 2002.
Sécurité
contre les crues
Ce sont actuellement près de 5 km de ce cours d’eau qui ont été revitalisés
entre Certoux et La Jonction. Les travaux ont permis de prévenir les risques
liés à une pluviométrie trop abondante. La rivière a quitté son canal de béton
pour retrouver un lit élargi et muni d’ouvrages de sécurité, comme des digues ou
des îlots en forme de losange pour favoriser la biodiversité. Le canton et les
communes concernées assurent depuis 2023 la gestion hydrologique de la rivière.
Nombreux
prix décernés
Ce chantier de longue haleine et en quatre étapes a déjà reçu de nombreux prix,
rappelle le Conseil d’Etat genevois. Le dispositif mis en place il y a deux ans
doit cependant être testés sur la durée. Mettre l’Aire sous le coup d’une loi
de protection ne se justifie donc pas pour l’instant, indique le gouvernement
en réponse à deux motions qui voulaient renforcer la sécurité hydrologique de
la rivière.