Alpiq invoque sa solidité financière pour réaliser son barrage à Zermatt
La Confédération risque de revoir ses priorités cette année en matière de production d’énergie hydraulique, mais cela n’affecte pas la stratégie du grand groupe énergétique. Le projet du Gornerli peut ainsi compter sur des bases économiques solides pour être réalisé.

Crédit image: Grande-Dixence SA
Les objectifs 2040 de la production énergie d’origine hydraulique ne seront pas atteints, mais le projet de construction d’une retenue multiple en aval du glacier du Gorner se poursuit.
Si le Conseil fédéral annonce laconiquement vouloir réexaminer l’ensemble des projets de renforcement de la force hydraulique dans le pays, le groupe Alpiq se concentre toujours sur la construction d’un barrage en aval du glacier de Gorner, au-dessus de Zermatt. Ses résultats économiques excellents le confortent dans cette voie choisie à l’issus d’une table ronde en 2021, à l’issue de laquelle seize projets alpins de cette nature ont été retenus.
La douche froide pourrait encore venir de la Confédération. L’Office fédéral de l’environnement (Ofen) reconnaît en effet que les objectifs énergétiques 2040 de la production d’hydroélectricité – 2 TWh - ne peuvent déjà pas être atteints. Ce qui oblige le Conseil fédéral à reconsidérer sa stratégie travers d’une note d’intention qui sera diffusée en décembre prochain. L’incertitude toute relative qui découle de cette évaluation porte en effet sur l’octroi d’une concession aux projets présentés il y a quatre ans déjà.
Trois
projets romands sur seize
Les seize projets présentés sont pourtant d’intérêt national, reconnaît l’Ofen.
En Suisse romande sont listés les équipements engagés dans le Val-d’Anniviers (Forces
motrices de la Gougra), la centrale d’Emosson, le barrage des Toules au-dessus
de Bourg-Saint-Pierre (VS). Le Valais et les Grisons restent les terrains les
plus propices au développement de la force hydraulique dans les Alpes. Suivent
Berne, le Tessin et la Suisse centrale.
La
flexibilité comme panacée
Alpiq peut poursuivre ses intentions grâce à une situation financière très
solide. Le groupe investit dans des capacités de production et de stockage d’énergie
flexibles, annonce-t-il dans un communiqué. Sa trésorerie est en hausse, et son
résultat opérationnelle ajusté a été de près de 400 millions au premier semestre
de cette année.
La flexibilité est la pierre angulaire d’un approvisionnement énergétique sûr, indique encore le groupe. L’Europe voit l’énergie solaire considérablement se développer, mais le réseau doit pouvoir rester stable. Alpiq est convaincu que sa politique permet de mieux relever les défis de la transition énergétique, confrontée à l’essor du photovoltaïque et du secteur éolien. Ces sources sont cependant intermittentes, alors que l’hydraulique offre de meilleures perspectives. Le projet de Zermatt pourrait fournir près du tiers de l’énergie hydroélectrique de la Suisse.