Le canton de Neuchâtel construira une gare CFF urbanisée à Cernier
Situé à mi-chemin entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, le village de Cernier aura son arrêt ferroviaire sur le tracé de la future ligne directe entre les deux villes. Les architectes de la construction de nouveau pôle multimodal se chargeront aussi de la création d’un quartier de 750 habitants. La future gare pourrait être construite d’ici 2038.

Crédit image: KCAP et Metron
La commune et le canton créeront un espace multimodal de transports dans une zone encore très rurale.
La construction de la gare intermédiaire de la future ligne ferroviaire directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fo0nds annoncera la fin d’un réseau plus que séculaire, marqué par le fameux rebroussement de Chambrelien. C’est le village de Cernier qui abritera cette station, pour redéfinir complètement l’offre de transports multimodal dans le Val-de-Ruz, région située entre les deux villes principales neuchâteloises.
L’épée de Damoclès
de l’EPFZ
Le projet n’est pas de tout repos. La question de l’emprise au sol de la future
gare avait même contribué à faire capoter le premier projet de liaison directe,
en 2012. Mais les autorités cantonales avaient vite remis l’ouvrage sur le
métier, bataillant ferme auprès de la Confédération pour ensuite faire admettre
à la population un nouveau concept de mobilité pour tout le canton. Toutefois, le
calendrier de sa réalisation est encore suspendu à une expertise demandée par
le Conseil fédéral à l’EPFZ et portant sur la vision des transports routiers et
ferroviaires de demain.
Les agriculteurs
astreints au sacrifice
Le dossier va de l’avant du côté neuchâtelois. Après une campagne de sondages géotechniques
destinées à- se faire une idée plus précise de la nature du terrain concerné
par les futurs tunnels ferroviaires, le canton et les CFF ont convenu de creuser
la future ligne directe de manière
progressive depuis Neuchâtel. Parallèlement, l’emplacement de la future gare
intermédiaire à Cernier a fait couler beaucoup d’encre. Les agriculteurs devront
en particulier se séparer de 5 ha de terres au profit du nouveau tracé. Un
sacrifice encore pas totalement accepté.

Crédit image: Etat de Neuchâtel
La gare sera construite en bas du village, entre sa zone commerciale et le pôle nature et culture d’Evologia. Elle créera une nouvelle centralité de la localité.
Par voie de mandat d’études parallèle, le canton de Neuchâtel a lancé à un appel à projets pour la future gare. Il a finalement fait son choix sur les beaux KCAP et Metron pour créer non seulement un arrêt pour la future ligne ferroviaire enterrée, mais aussi un pôle d’urbanisation de 750 habitants à l’horizon 2050. Soit un apport de près du tiers de la population actuelle du village. Le quartier – durable comme il se doit - et la gare – prévue pour 2038-2040 – vont donc être construits entre une zone industrielle et commerciale au sud de la localité et le site d’Evologia, pépinière de nature et de culture en mains de l’Etat neuchâtelois et animé par une multitude d’associations privés.
Les accès latéraux doivent
être garantis
Le bureau lauréat est donc chargé de mener les études nécessaires à la construction
de la gare et du pôle. Le canton indique que les accès à Evologia depuis l’ouest,
actuellement possible par une toute petite route, devront être garantis. Il en
ira de même po0uer la centrale de chauffage à distance que le fournisseur d’énergie
Viteos exploite à proximité. Les CFF devront aussi installer un dispositif de
sécurité pour éviter la collision de deux trains dans le secteur à voie unique
de la ligne. Cela les oblige a déplacer quelque peu l’emplacement de la gare
vers le sud et l’accès à la galerie de secours de la future ligne un peu à l’ouest.
La commune de Val-de-Ruz et le canton demandent aussi la création d’un nouveau raccordement
au réseau routier actuel depuis la gare. Enfin, les architectes mandatés doivent
veiller à la végétalisation de la zone pour l’intégrer dans l’environnement rural du Val-de-Ruz.
Une mobilité
complètement bouleversée
Le coût de construction de la gare est estimé à 25 millions et celui du pôle multimodal
à 15 millions. Ce dernier comprendra surtout un P + R pour faciliter le recours
au rail depuis la vallée. Rappelons que la ligne ferroviaire actuelle passe par
l’ouest de la vallée. Il y a plus d’un siècle, un tramway desservait les
villages du nord du Val-de-Ruz. Du passé révolu, au profit de la refonte du
réseau de bus qui permet aux habitants de la région de gagner le Littoral ou
les Montagnes neuchâteloises.