Les rives du lac d’Inkwil seront protégées des dents des castors
Les cantons de Berne et de Soleure mettent en œuvre ces prochaines mois des mesures pour préserver l’île du lac d’Inkwil, fragilisée par les constructions des castors. Ce site naturel et archéologique, abritant des vestiges du Néolithique et de l’Age du Bronze, sera protégé par l’installation d’une grille enterrée. Les travaux dureront jusqu’en février.

Crédit image: GeoplanTeam AG, Alain Perrenoud.
La grande île de ce lac est un site archéologique d’importance internationale.
Située à la frontière entre les cantons de Berne et de Soleure, la grande île du lac d’Inkwil est un site archéologique protégé connu de longue date. Elle fait partie des « Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes », une série inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco Bien conservés, les vestiges d’habitats datant du Néolithique et de l’Age du Bronze (3800-1000 av. J.-C.) sont actuellement menacés par l’activité des castors qui ont élu domicile sur place. Une grille de protection sera installée ces prochains mois sur le site archéologique pour empêcher les castors d’y creuser davantage de galeries.
Lancement
des travaux
Le chantier sera mis en place sur la terre ferme et le matériel nécessaire
livré à la fin du mois. La réalisation des mesures de protection proprement
dites sur l’île et dans l’eau débutera en octobre. Elles prévoient dans un
premier temps la coupe des arbres qui ont été marqués conjointement par les
services en charge des forêts et de la protection de la nature des deux
cantons. Cela garantira une végétation adaptée au site et un nombre suffisant
d’arbres de nidification pour les oiseaux. Les arbres abattus sur l’île et le
bois mort remonté à la surface seront déplacés par hélicoptère. Les travaux forestiers
devraient durer un à deux jours. En parallèle, un débarcadère sera
provisoirement aménagé sur une rive du lac.
Une
clôture grillagée
En
accord avec les services cantonaux spécialisés, les habitats des castors sur
l’île seront démantelés avec précaution et ménagement pour offrir des
possibilités de sortie aux rongeurs. Les galeries écroulées seront ensuite
rebouchées, puis recouvertes par la clôture grillagée. Dans le même temps, des
treillis seront posés sous l’eau tout autour de l’île. Ils empêcheront les
castors de creuser des galeries menant à l’île depuis les eaux du lac et de
construire un nouvel habitat sous la clôture. Les grilles seront recouvertes
afin qu’aucun animal ne puisse y rester coincé. Enfin, des tas de bois seront
placés sur l’île et des troncs disposés dans l’eau afin de favoriser la
réintroduction de petits animaux et de poissons.

Crédit image: Service archéologique du canton de Berne, Lukas Schärer.
Il a fallu un certain entraînement dans le lac de Bienne pour réaliser ces travaux.
Le démantèlement de l’habitat des castors et la clôture grillagée protégeant l’île inciteront les castors à s’établir à un autre endroit aux abords du lac. Rien ne s’oppose donc à ce que le castor demeure dans le lac d’Inkwil, affirme le canton de Berne dans un communiqué. Sur l’île et dans les eaux qui l’entourent, la nature reprendra ses droits après cette intervention dont les effets s’estomperont rapidement.