Barryland, un écrin de béton et de bois pour le saint-bernard
Visiter le nouveau musée dédié à la race canine la plus emblématique du Valais et de la Suisse est une vraie expérience immersive dans un nouveau bâtiment en forme de patte. Cinq « coussinets » explorent les nombreux atouts de ce symbole de courage et de fidélité, au cœur d’un parc savamment aménagé.

Crédit image: Barryland, Nicolas Beiner
Le nouveau bâtiment (à gauche) est fait tout en courbures. Un défi que les ingénieurs ont relevé sur la base d’une modélisation en BIM.
Symbole de courage et de fidélité, le saint-bernard est enfin dans ses nouveaux murs. Le parc Barryland a ouvert ses portes à Martigny (VS) pour proposer un musée du vivant qui tient de la prouesse architecturale et de l’ingéniosité de tous les acteurs de sa construction. Au contraire de la lenteur légendaire de ses principaux occupants, la création d’un nouveau bâtiment s’est concrétisée dans deux ans de chantier, après de longues réflexions et un concours d’architecture remporté par le bureau Game.

Crédit image: Philippe Chopard
L’ancien arsenal a été recouvert de panneaux solaires pour assurer une partie de l’approvisionnement énergétique du site.
Le musée dédié à ce chien était à l’étroit dans l’ancien arsenal de Martigny. Mais la Fondation chargée de préserver cette race canine a voulu d’emblée conserver cet ancien bâtiment. Ce dernier a donc été transformé, augmentant la surface du restaurant et aménageant un espace pour les expositions temporaires au premier étage, tout en abritant les bureaux administratifs du parc. L’ancien arsenal a été coiffé de panneaux photovoltaïques et son enveloppe rafraîchie.
Agrandir sa surface muséale et son parc attenant a donc passé par la case construction. Et pas n’importe laquelle. Un nouveau bâtiment en forme de patte de chien a donc été créé sur une surface autrefois dévolue à l’agriculture. « Nous n’avons construit que des murs courbes », explique l’architecte Nicolas Meilland, du bureau Game. Un défi de conception, relevé par la généralisation du BIM et plusieurs astuces qui ont mis le savoir-faire des ingénieurs mandatés pour ce projet à rude épreuve. La collaboration entre les différents acteurs a permis ce tour de force, dédié uniquement au confort des 16 chiens qui s’y ébattent chaque jour.
La construction tout en courbure a provoqué un bétonnage en une seule étape, en supprimant les reprises. La forme particulière du bâtiment a obligé ses concepteurs à adopter des lames de béton pour épouser toutes les courbes. Sur les murs repose une impressionnante charpente faite de poutres de bois et de tiges assemblées pour formes des alvéoles triangulaires équipées d’éléments de protection acoustique pour que les chiens s’y sentent bien.
Une expérience immersive
La toiture
végétalisée parachève un exercice architectural d’envergure. Le sol en « noyaux
de cerise » cache un impressionnant dispositif technique, étoffé par la domotique
propre à rendre ce musée le plus immersif possible. L’accès au premier étage se
fait par une cage d’escalier tapissée de tôles perforées, illustrant la montée
à l’hospice. Le parc présente aussi différents éléments naturels propres au
Valais. Entre zones morainiques et forêts de haute et basse altitude.
Barryland révèle donc le récit d’une construction menée tambour battant. Même si le saint-bernard n’est pas l’animal le plus rapide de la Terre. Et le président de la Fondation Jean-Maurice Tornay est un homme heureux. Les 24 millions du budget de son projet ont été tenus et la solidarité valaisanne a fait le reste. Pour apporter une pierre de plus à la renommée d’un canton durement éprouvé depuis des mois par les humeurs de sa montagne.