L’électricité verte est plus rentable que les énergies fossiles
L'Agence internationale pour les énergies renouvelables est formelle: l'utilisation de sources d'énergie renouvelables offre des avantages financiers importants par rapport aux énergies fossiles. Mais il est indispensable de développer les infrastructures, réseaux et stockage.

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Le coût de l'électricité solaire est en moyenne 41 % inférieur à celui des options fossiles les moins chères.
Selon un rapport de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables
(Irena), 91 % des projets de production
d'électricité renouvelable mis en service l'année dernière étaient moins chers
que les alternatives fossiles. Ainsi, le coût de l'électricité
solaire est en moyenne 41 % inférieur à celui des options fossiles les moins
chères; celui des éoliennes terrestres 53 % inférieur.
Le développement des
énergies renouvelables permet non seulement de progresser dans la protection du
climat, mais a également des répercussions économiques directes. Rien qu'en
2024, 582 GW de capacité renouvelable ont été installés dans le monde, ce qui
correspond, selon les calculs, à une économie de combustibles fossiles
d'environ 45,8 milliards de francs suisses.
Meilleure performance économique
Les avantages en termes de coûts sont un aspect important, mais ils ne peuvent
être réalisés que si l'infrastructure est développée en parallèle, par exemple
avec des batteries de stockage et des extensions ciblées du réseau électrique. L'impact
sur la performance économique d'un pays devrait être encore plus important que
la baisse des coûts de production d'électricité. En effet, la recherche ouvre
de nouveaux domaines de développement. Les entreprises les exploitent en
investissant dans de nouvelles installations de production ou en développant
des prototypes à plus grande échelle. Cela permet aux secteurs d'activité de
modifier leurs compétences clés. Ou bien de nouvelles branches d'activité à
fort potentiel de croissance et à forte valeur ajoutée voient le jour.
L'histoire économique
regorge d'exemples illustrant comment des secteurs d'activité se sont
développés et diversifiés ou comment des branches d'activité existantes ont
connu une croissance rapide grâce à l'utilisation de nouveaux matériaux. En
Suisse, par exemple, l'industrie textile a longtemps misé sur le travail à
domicile. Peu à peu, la mécanisation s'est imposée. Si, au début, les roues
hydrauliques étaient encore en bois, l'acier a rapidement été utilisé comme
alternative. Plus tard, cela s'est également produit pour les pièces d'usure
des métiers à tisser. Finalement, les métiers à tisser ont été entièrement
fabriqués en métal. Cette évolution a favorisé l'essor rapide de l'industrie
métallurgique et mécanique suisse.

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La construction et l'entretien des éoliennes ainsi que le développement de nouveaux matériaux créent des emplois et génèrent de la valeur ajoutée.
L'étude de l'IRENA vise également à quantifier les
effets économiques positifs de la production d'électricité verte. Selon
l'étude, l'électricité produite à partir de sources renouvelables représentait 10 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2023. Alors que cette part
était de 33 % dans l'UE et de 20 % en Chine, selon le secrétaire général des
Nations Unies António Guterres. Les États-Unis étaient à la traîne avec
seulement 6 %.
Au vu de cette étude, M. Guterres estime que le monde est
à l'aube d'une nouvelle ère et a déclaré lors de la présentation du rapport :
«L'avenir de l'énergie propre n'est plus une promesse. C'est une réalité. Aucun
gouvernement, aucune industrie, aucun intérêt particulier ne peut l'arrêter.»
Selon le secrétaire général des Nations unies, l'absence d'investissements dans
ce secteur affaiblirait la compétitivité des pays et leur ferait manquer «la
plus grande opportunité économique du XXIe siècle».
La transformation rendrait les pays plus indépendants et
moins vulnérables. Les crises d'approvisionnement pourraient être réduites,
voire évitées, grâce aux sources d'énergie renouvelables. Et le chef des
Nations unies souligne les conditions de production fondamentalement nouvelles.
«Il n'y a pas de pics de prix pour la lumière du soleil. Pas d'embargo pour le
vent.»
Les infrastructures ne suivent pas
L'étude identifie également des obstacles au développement futur qui
pourraient atténuer les avantages en termes de prix. Les tensions
géopolitiques, les pénuries de matières premières et les droits de douane,
notamment en raison de la dépendance vis-à-vis de la Chine pour les modules
solaires et les batteries de stockage, pourraient temporairement faire grimper
les coûts. En Europe et en Amérique du Nord, s'ajoutent à cela de longues
procédures d'autorisation, des capacités de réseau limitées et des coûts
supplémentaires élevés.
Selon les analyses de l'IRENA, le coût des batteries de
stockage a baissé de 93 % depuis 2010. Cependant, les investissements dans les
infrastructures ne suivent pas le rythme de développement des énergies
renouvelables. Afin d'éviter une pénurie dans l'intégration de l'énergie
éolienne et solaire, il faudrait consacrer davantage de fonds aux réseaux et au
stockage. (Stefan Schmid).