Les partenaires sociaux toujours à couteaux tirés sur les salaires
Plus d’un mois avant un vide tant redouté, les partenaires sociaux impliqués dans le renouvellement de la Convention nationale de la construction n’arrivent pas encore à se mettre d’accord sur les conditions de travail et le niveau des salaires de la branche. Patronat et syndicats s’affrontent pour que chacun profite d’une reprise économique attendue pour 2026.
Crédit image: Société suisse des entrepreneurs SSE
Les négociations se déroulent en parallèle d’un redémarrage économique de la branche jugé trop lent par le patronat.
Les avancées des négociations en vue du renouvellement de la Convention nationale de la construction en Suisse sont encore trop jugées trop timides. Mais le ton se durcit encore, car patronat et syndicats brandissent toujours plus le spectre du vide et de ses conséquences désastreuses pour l’emploi et les projets. Les partenaires sociaux font toujours preuve d’intransigeance dans leurs revendications et cela risque de péjorer l’activité du secteur de la construction dès le 1er janvier.
Tout n’est pas cependant perdu. La Société suisse des entrepreneurs (SSE)maintient le contact avec les syndicats Unia et Syna. Mais à chaque tour de négociations, les divergences sont étalées par voie de communiqué de presse. Les arguments et des uns et des autres s’entrechoquent, notamment sur la question du temps de travail, de la conciliation entre l’activité professionnelle et la vie privée, ainsi que sur divers aménagements salariaux.
Main-d’œuvre
qualifiée en berne
Après 8 tours de négociations, la situation est presque dans l’impasse. Selon
la SSE, les exigences salariales des syndicats vont à l’encontre de la
valorisation de la main-d’œuvre et de la performance. Ces derniers répliquent
vouloir consolider le pouvoir d’achat des travailleurs de la branche. Selon Unia,
un maçon sur deux quitte aujourd’hui la profession en raison d’horaires trop
lourds. Il s’agit de conjurer le phénomène. La SSE rejoint ses partenaires sur
la question du pouvoir d’achat, en cherchant un compromis sur la question de la
rémunération.
Malgré ces avancées, les positions des uns et des autres demeurent en l’état inconciliables. La Convention nationale arrive à échéance dans un peu plus d’un mois. Les syndicats font pression en se montrant déterminés à aller jusqu’à la grève nationale, conséquence directe d’un vide conventionnel selon eux. La SSE redoute aussi l’absence d’accord, car celle-ci favoriserait selon elle le travail au noir ou le dumping salarial.
Des
résultats 2025 pour le moins mitigés
Par ailleurs, la SSE constate que l’activité de la construction affiche des
résultats mitigés en 2025 avec une hausse de 0,6%. Si la création de logements
bénéficie de l’évolution des taux d’intérêt, le redémarrage des secteurs du
génie civil et des projets non résidentiels reste trop lent. Toutefois, le patronat
table sur une croissance de près de 2% en 2026. Même si les coûts élevés et la
baisse de la demande pourraient la contrecarrer.