L’avenir énergétique de la Suisse se joue dans le vent et le soleil
L’éolien devra être davantage développé que le solaire, conclut un consortium de chercheurs suisses étudiant la politique climatique. L’intégration étroite de la Suisse dans le marché européen de l’électricité permettra de contenir l’augmentation des coûts.

Crédit image: EPFL
Le parc éolien de la Suisse doit se développer considérablement pour remplir les objectifs climatiques.
La recherche scientifique en matière d’approvisionnement énergétique reste focalisée en Suisse sur l’abandon du nucléaire. L’EPFL, l’EPFZ et diverses universités et instituts s’emploient donc à trouver le meilleur chemin vers une société décarbonée en 2050. Leur rapport indique qu’il faudra faire passer la demande d’électricité de 56 à 75 TWh à cette échéance, et que la part du nucléaire à remplacer reste de 23 TWh.
Ces enjeux environnementaux justifient la constitution d’un consortium de chercheurs. Ce dernier vient de rendre les résultats d’une première enquête approfondie, synthèse de nombreuses études sur le sujet. Et les conclusions esquissent l’avenir de l’approvisionnement en Suisse, en misant essentiellement sur le photovoltaïque, l’éolien et la biomasse.
Puissance à
augmenter
Les chercheurs sont d’avis qu’il faudra en particulier quadrupler la puissance
des installations solaires pour la porter à près de 27 GW en 2050. L’éolien doit
aussi passer par une augmentation massive de ses capacités de production,
allant jusqu’à 8 GW, soit des valeurs 80 supérieures à la situation actuelle. Impopulaires,
les importations d’électricité ne doivent pas dépasser 5 TWh, ce qui doit stimuler
la production locale d’énergie.
Les scénarios élaborés par le consortium impliquent une augmentation massive des installations existantes. Les chiffres donneront certainement de l’urticaire aux défenseurs du paysage. La puissance de l’éolien pourra s’accroître de 80%, le solaire de 10% et les centrales au gaz de 11%. Avec pour conséquences un prix de l’électricité passant du simple au double et des coûts d’investissements en hausse de 20%.
Une intégration
européenne à soigner
L’étude montre aussi la dépendance étroite de la Suisse à l’égard de ses
voisins européens dans le marché de l’électricité. L’intégration étroite est cependant
contraire aux souhaits de la population d’être énergétiquement plus autonome. L’intégration
de la Suisse dans l’Europe génère d’importants investissements, surtout dans l’éolien.
La voie de l’autonomie énergétique séduit guère les chercheurs. Ces derniers indiquent que l’abandon de la dépendance de la Suisse vis-à vis de l’étranger pourrait coûter cher aux ménages. Notamment par la baisse des revenus du pays. Le logement, l’énergie, l’alimentation et la mobilité pourraient ainsi devenir plus chers. Mais les hausses projetées ne seraient certainement pas plus élevées que celles liées à des émissions de dioxyde de carbone non contrôlées, conclut l’étude.