Le Valais soumet aux urnes un régime spécial en faveur des centrales solaires
Le peuple valaisan se prononcera le 10 septembre pour accélérer les procédures d’autorisation des grandes centrales photovoltaïques alpines. Six projets sont déjà en élaboration dans le canton. Mais les Verts veulent plutôt privilégier les toits des bâtiments.
Crédit image: Wandervogel, CC_BY-AS_3.0
Le paysage alpin au-dessus de Grimentz, dans le Val-d’Anniviers, est propice à l’implantation d’une centrale en altitude.
Le Valais est le canton le plus avancé dans le développement du photovoltaïque en altitude, mais les six projets de centrale en milieu alpin dont il est saisi peuvent encore se heurter à un refus de son corps électoral. Le 10 septembre prochain, le peuple valaisan se prononcera sur un décret du Grand Conseil accélérant les procédures de construction de telles installations.
Le gouvernement valaisan sort du bois en répétant vouloir appliquer de la manière la plus rapide les dispositions de la Confédération dans le développement de la production des énergies renouvelables. Berne souhaite en effet mieux prévenir les pénuries hivernales en misant sur l’allègement des procédures de recours pour des projets solaires ou éoliens.
Gouvernement à
la manœuvre
Pour le Conseil d’Etat valaisan, il s’agit de mettre en place un régime spécial
pour les prochaines mises à l’enquête des projets de grandes centrales photovoltaïques.
Ceux qui veulent s’y lancer auront en cas
d’acceptation jusqu’au 31 décembre 2025 pour déposer une demande de permis de
construire. Ils pourront ce faisant bénéficier d’une confortable aide
financière de la Confédération.
Techniquement, un refus du peuple ne signifiera pas l’abandon des six projets de centrales déjà annoncés en Valais. Il renverrait les dossiers à des mises à l’enquête ordinaires, précise le gouvernement valaisan. Le législateur fédéral n’a en effet pas prévu que les centrales solaires géantes pouvaient tomber sous la coupe de la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire. Il n’est dès lors pas possible de choisir les meilleurs projets sous l’angle de la protection du paysage ou de la rentabilité économique.
Le Valais veut donc une procédure concentrée pour développer le solaire en altitude. Le Conseil d’Etat sera dans ce cas seul habilité à octroyer des autorisations de construire à ce sujet. Il pèsera les intérêts des partisans et adversaires de chaque projet. Les services compétents devront se prononcer avant même la mise à l’enquête.
Verts pour les
toits des bâtiments
Les adversaires de ce projet de décret veulent que la politique solaire
cantonale prenne une autre orientation. Les Verts indiquent notamment que les toits
des bâtiments pourraient être des sites privilégiés. Le potentiel énergétique
est énorme, dans les deux options. Même si la protection d’un paysage alpin
préservé est au centre du débat.
Parmi les projets solaires déjà sur la table, celui de Gondo semble le plus avancé. Suivent après celui de Grengiols, de la Dixence et de Grimentz. Romande Energie a choisi d’étendre sa centrale solaire flottante du lac des Toules, au-dessus de Bourg-Saint-Pierre. Les cantons de Berne et des Grisons font aussi état de projets similaires.